L.A. Woman [The Doors]
La fin est proche. Juste au bout de la route. La barbe foisonnante, les cheveux hirsutes, la sono à fond dans la Torino. L.A. Woman, l’album rouge. 39° à l’ombre, le cactus asséché, qui s’y frotte ne s’y pique plus, par la bière, la vodka le gin la cocaïne le mezcal. Ride the snake. Caramba. Le soleil brûle le volant, le cuir tanné, la légende du lézard s’est assombrie sous les mirages ensoleillés du désert de Mojave. Le moteur vrombit, dernière chevauchée pour soulever la poussière avant d’en devenir une. Dernières traces sur l’asphalte fondant. Le Whiskey Bar et ses tabourets volants, ses tables collantes, le blues qui s’y déverse. C’était hier, c’était 100 miles avant, une époque où le lézard remuait encore sa queue. Le soleil, boule de feu incandescente, flotte dans cette atmosphère lourde. Hallucinations diverses, les blondes et les brunes qui défilent au Morrison Hotel et le blues dans un même tempo. Lumières tamisées, bourbons caramélisés, draps excités.
Rideaux tirés, fluides séchés, draps déchirés. Toc. Toc. La porte frappe, cogne comme un petit air de Chicago. John Lee Hooker. Boom, boom. Le cœur s’emballe. One bourbon, one scotch, one beer. Boom, boom. Le blues s’emballe. L’heure de remonter dans la caisse. Radio Texas sur les ondes et fouler le vent chaud du sud, vent brûlant, vent de poussière, vent d’amour et de désespoir. L’orage gronde. Les éclairs strient le ciel. Riders on the storm. Chevauche-moi ma belle, quitte à se brûler les fesses au soleil. Odeur de phéromones, traces séminales. Sexe éphémère et blues dans une voiture. Ride. Accélérateur. Ascenseur. Apesanteur. La pluie ruisselle le long de la carrosserie comme le sperme entre tes cuisses. Accélère, sans fin, sans rétroviseur pour une dernière virée à travers la sueur du blues. Ultime érection d’un poète. Doigt d’honneur, le majeur dressé.
Seul dans la Torino, les miles défilent au rythme du compteur, jusqu’au bout de la route, jusqu’au bas-fond de son âme, jusqu’au bord du précipice. Appuyer encore sur l’accélérateur et s’envoler par-dessus le canyon. Fin d’une histoire. Fin du blues. Début d’un album culte. 3 juillet 1971.
« L.A. Woman » [1971], 44 ans après, le souvenir et la musique intacte.
Un putain de disque.
. Jusqu’à citer Chopin dans Hyacinth House et bien sur Kurt Weill. Ultime. Mon vinyle trône toujours puis j’ai acheté les six albums studio des Doors dont très honnêtement seul le premier, éponyme, et L.A. Woman sont fabuleux.
J’ai toujours eu une préférence aussi pour le premier et le dernier.
Morrison Hotel a cet esprit L.A. Woman mais pas tout à fait son homogénéité.
Un putain de disque.
J’aime tellement cette voix, ce sont des instruments.
J’avais d’ailleurs vu le film d’Oliver Stone à l’époque où il était sorti
Tout est magique sur L.A. Woman. La voix, le clavier, la basse, le groove et le blues. On n’a pas fait beaucoup mieux depuis cet album de 1971.
C’est vrai L.A Woman c’est THE Album de Jim Morrison ou plutôt The Doors. Mon Album et Riders on the Storm qu’est ce que j’ai pu l’écouter, m’enivrer avec!
Je pense que cette pochette de disque est un des derniers 33T vinyl que j’ai du m’acheter…
Si tu me demandes ce qu’est un 33 tours je te fais la gueule … gare à toi …
Un billet digne d’un Bison… Du très Bon Bibison !
!
Yeaaahhhhhhhhhhhhh
Ne me dis pas que tu es de l’âge du vinyle ? Les dinosaures, c’était avant ou après ?
Mais j’espère avant tout que tu t’enivres encore avec cette L.A. Woman ?!
J’ai épousé une fille qui est née le 3 juillet 1971. Certes, ce n’était pas une « L.A. Woman », mais j’y vois un signe évident de mon amour pour cet album : disque de chevet, compagnon indispensable d’un séjour prolongé sur île déserte, dernier bagage avant la fin du monde. De très loin le meilleur des Doors (trônant , le mister « Mojo Risin », au-dessus de ses deux principaux conurrents que sont « The Doors » et « Morrison Hotel »), inoxydable.
Joyeux anniversaire à la dame née ce 3 juillet 71. Une marque du destin, assurément.
44 ans et pas une ride ! Ca doit être une sacré année !
Superbe !!!
On s’y enivre encore comme au premier jour !
Pas une ride sur le front… Mais je n’irai pas jusqu’à voir si les fesses sont frippées…
avec rando et velo t’inkiet c tanné et tout lisse !
une peau de bébé !
Magnifique ce morceau ! (Je découvre, je n’ai aucune culture musicale, c’est à pleurer…)
Et un billet bisonesque à souhait comme on les aime !
Mais ne t’inquiètes pas… On ne t’en veux pas de ta (in)culture musicale. Tu dois bien avoir d’autres talents. On s’y est fait à cette non-culture. De toute façon, quelqu’un qui n’a pas connu les vinyles ne peut pas avoir de culture, tout simplement
Tiens, une chanson que je connais et que j’aime beaucoup
Veux-tu être mon cavalier dans la tempête ? Oui, coureur, ça fait moins bien
c’est trop d’honneur pour un vieux bison comme moi
mais un bison sur une belette, ça va faire des dégâts ! surtout pour la belette
Bonjour le Bison, j’ai eu l’occasion d’aller à Los Angeles en 1991, j’avais une voiture de location et j’ai conduit seule sur les freeways de cette ville avec L.A Woman en fond sonore, 24 ans après, j’en garde un souvenir ému. Ce fut un moment de grâce (si, si). Un grand disque. Bonne journée.
Je comprends qu’un tel souvenir reste ancré dans les mémoires. Une expérience spirituelle de haut vol.
des souvenirs , des espoirs, des rêves …il y a longtemps !
je vois que je ne suis pas la seule à l’apprécier
Le rock est éternel surtout s’il mêle espoirs, rêves et souvenirs…
Magnifique! À écouter et réécouter pour le plaisir des sens, avec le majeur qui se trémousse dans tous les sens…
One bourbon, one scotch, one BDC, one FDM, one DDD, one EB, surtout bien s’hydrater dans le désert du Mojave…
Les caisses de bières et de bourbons sont dans le coffre de la Torino. J’ai prévu large pour traverser le Mojave. J’ai de quoi tenir jusqu’au Yukon…
J’t'attends au Yukon avec ma pelle
Faut que je traverse la Colombie Britannique avant !