Home Again [Michael Kiwanuka]
Accoudé au comptoir d’un de ces nouveaux restaurants ‘lounge’ – The Duke – deux serveuses charmantes, tenues sobres haut blanc, bas noir. Leur accent anglophone m’apporte une note plus épicée. Je pourrais même en tomber amoureux. Un calme presque silencieux règne dans la salle, je pourrais entendre le battement de son cœur lorsqu’elle me frôle pour déposer délicatement mon second verre de Merlot. Un parfum enivrant. J’apprécie cet instant magique, je savoure une musique tendance jazzy en fond sonore. ‘Lounge’ à fond dans le concept de ce bar à vins. Pendant que je déguste savoureusement ma tarte tatin avec sa boule de glace au yaourt, une bouteille de Lagavulin me fait de l’œil. Mais je tiens bon – résister à la tentation – il n’est que 14 heures et la journée ne s’achèvera pas avec ce dernier verre. Je jette en douce un coup d’œil à la serveuse. Y a pas de mal, non ? C’est juste si agréable de la voir dans ce silence, dans cette salle presque vide. Et dans cette ambiance proche de l’intimité, je repense à cette musique écoutée juste avant de venir, Michael Kiwanuka.
« Home Again ». Là-aussi, j’ai été d’emblée sous le charme. Elle m’a plu de suite cette musique. Premier titre et première référence. La voix et le groove m’ont fait penser immédiatement à Marvin Gaye. Le grand Marvin. Pas une référence dans ma discothèque – je n’écoute que très, trop, peu de ‘Soul Music’. I’m a soul man ! Oui, j’ai senti Michael partir sur les traces de ce Majeur de la Black Music, entre soul et blues. Le premier titre, comme la première impression, est souvent primordiale. Les autres titres suivent ce même rythme lancinant, presque langoureux que j’en inviterais la serveuse à chalouper avec moi, un mélange de chaleur et de blues, une soul masculine qui vient de l’âme.
I’m a soul man ! Je pense aussi en poursuivant l’écoute magistrale de cet album à Otis Redding. Lui n’est pas assis sur les docks de San Francisco. D’origine ougandaise, il a grandi dans les quartiers londoniens. Depuis, il a appris la guitare qu’il trimbale façon Dylan, un peu de folk et une voix qui m’émeut. La musique est-elle si simple lorsque l’émotion transperce de ses ondes ?
Est-ce que j’ai le droit de tomber amoureux de cette musique ? Et de la serveuse ? Elle me bouleverse, je ne pense plus qu’à elle, cette vague venue de l’autre coté de l’océan. Cette musique suave et sensuelle. Ce chant, cri d’amour et de tristesse, musique soul pour une âme en peine. Je passerai bien la nuit avec. Juste pour pleurer, juste pour sentir l’onde sensuelle me caresser l’âme, juste pour sentir le parfum du Merlot se mélanger à celui de la serveuse.
« Home Again » [2012] ou l’art de pleurer I’m a soul man, un verre de Merlot vide à la main.
Ecouter cette histoire me trempe jusqu’aux os et j’en oublie que les ennuis marchent avec moi. Ce Monsieur Ki… , que j’ignorais somptueusement fait effectivement penser à Marvin Gaye, surtout le premier titre. On se croirait au temps de la splendeur de Detroit, sauf que Detroit est en ruines. Un peu Ray Charles aussi quand il soulcroone. Belle découverte. Tous les soul men du monde devraient se donner la main. Et de l’autre main un verre de Merlot fera tout à fait l’affaire.
Mr Ki… est à suivre du regard, tout comme son verre de Merlot qui a tendance à s’évaporer
Si le verre de Merlot est vide, sûr que je vais pleurer, c’est mon cépage préféré !!
Don’t Cry, Baby…
Tu trouves qu’il fait pas assez chaud tu en rajoutes…
Jamais assez chaud pour un verre de Merlot
Comme tu sais nous mettre dans l’ambiance d’un pub Jazzy, je m’y vois en plus….Instant unique et extrait sublime…..
Pour moi ce sera un Baileys
Merci et Bon WE
Ah, désolé, j’ai pas de Baileys.
Mais ça ne m’étonne pas…
Et un verre de lait de Soja, tu as ?
Je ne sais pas pourquoi mais j’en doute…
J’ai ! De temps en temps. J’aime pas le Baileys mais le lait passe très bien.
Et le summun je descends de mon Pick Up et je rentre dans ce bar américain …
Kiwanuka, Redding, Gaye… Pas de Bailey’s ?
Bon un Merlot ça me va ! je te rempli le tien ?
Non toujours pas de bailey’s ICI ! C’est pour les gonzesses.
Un Merlot, oui merci poulette !