Mygale [Thierry Jonquet]
J’ai le scalpel sous la gorge. Je me suis engagé cette semaine pour un petit challenge. Date limite : le 3 février. Je me suis dit que cela me laissait plus d’un mois pour m’y mettre. J’ai largement le temps, je pars serein. Putain, dans quel état, je devais être ce soir-là. Je me réveille et je me rends compte qu’il ne me reste moins d’une semaine. Putain, j’avais un mois de retard dans mon calendrier mental. Quelle cuite, le genre de coma dont on se remet difficilement. Mais peu importe. J’ai parfaitement ce qu’il me faut.
Donc je te rappelle les règles de ce challenge mis en scène par Philippe : Lire sous la contrainte. Pour cette 4ème session du nom – mais la première de ma participation, un seul mot ! Pas plus, pas moins. Telle sera la contrainte du jour !
Mon choix s’établit donc sur le « Mygale » de Thierry Jonquet. Une lecture facile, bonne pioche et totalement prenante. Le genre de polar à avoir sur soi lorsqu’on a deux heures de train à tuer, ou deux heures de métro à tuer, ou deux heures d’avion à tuer, ou quelqu’un à tuer.
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Richard Lafargue, un brillant chirurgien esthétique.
Alex Verni, apprenti voleur qui tente son premier coup en solo et qui flingue un flic.
Vincent Moreau, l’ami d’Alex qui a disparu de la surface de la terre.
Un trio de choc. Mais je n’oublie pas Ève, sublime Ève qui reste cloisonné dans la villa de Richard, qui joue du piano à poil et qui m’émeut à un point que tu ne peux imaginer.
« Avant de partir, il alla saluer Ève, encore endormie. Il la gifla doucement pour la réveiller. Elle se dressa d’un bond, stupéfaite. Le drap avait glissé et Richard observa la courbe gracieuse de ses seins. Du bout de l’index il la caressa, remontant de la peau des côtes au sommet de l’aréole. »
Je me verrai bien dans la peau de Richard. Je suis brillant et talentueux, totalement pervers avec des tendances sadiques. Il prostitue la belle Ève pour pouvoir mieux zyeuter ses ébats. Mais lorsque la belle Ève, de son piano, se retourne vers moi, cuisses écartées et pianotant sa chatte, je ne peux plus rien faire… Non Richard c’est pas moi…
« Il se remit à boire, tétant la boîte de bière, se gargarisant de mousse, recracha. Il s’assit sur le banc de la véranda, soufflant, rotant de nouveau. De la poche de son short, il tira un paquet de Gauloises. La bière avait éclaboussé son tee-shirt, déjà crasseux de graisse et de poussière. »
Alex, mon petit Alex. Un gars qui boit des canettes de bière en tee-shirt et en caleçon, dans une petite maison de campagne dans le Sud. Le soleil, la bière, la détente quoi. Il a tué un flic, et alors. Il n’avait qu’à pas se mettre dans son chemin qui va du guichet à la sortie de la banque. Son premier coup en solo. Oui, mais il s’est quand même pris une balle dans le gras de la cuisse, le gars. Pas très futé. Ce type ne peut pas être moi…
Vincent Moreau. Lui, je l’aime bien. Il passe la totalité du roman entièrement nu, attaché par deux grosses chaines. Oui, ça me correspond, cette tendance sadomasochiste. Souffrir, nu et enchainé, à la merci d’une bonne âme charitable. Je m’y verrai bien dans sa peau. Sauf que je pressens que ça va mal finir. Être nu, c’est pas une vie. Certes, socialement, on peut grimper quelques échelons, mais ça a ses limites.
Et si je devenais simplement la belle Ève, la si belle héroïne de ce roman à scalper le souffle.
Derrière page tournée, je n’en reste pas là. Je regarde aussitôt l’adaptation de Pedro Almodovar, La piel que habito, avec Antonio Banderas dans le rôle du beau et grand chirurgien esthétique. J’avoue que c’est bien la première fois qu’un Pedro me laisse un sentiment d’inachevé. Non pas que sa réalisation manque de punch et d’intérêt, mais je n’ai pas senti la tension du bouquin, le malaise qui en ressortait.
Je n’ai pas lu le livre et je n’ai regardé le film que pour Antoniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiioooooooooooo, mon compatriote et pour Almodovar mon maître.
le film m’a déçu également. Je n’y ai pas trouvé l’Almodovar de : Talons aiguilles avec le beau Miguel Bosé ou Tout sur ma mère……
Je ne suis pas trop ‘Talons Aiguilles’, mais plus ‘Tout sur ma mère’, ‘Parle avec Elle’, ‘Volver’ et ‘Étreintes Brisées’. En résumé, je suis plus Pénélope Cruz que Victoria Abril…
Mais pour le livre de Jonquet, c’est autre chose que l’adaptation de Pedro. Tu peux y aller les yeux fermés, cela ne fera pas doublon.
Moi je préfère Rossy de Palma, en version originale elle est sublime, mais je parle d’interprétation, Moi, rien d’autre
Pour le livre je ne manquerai pas de le lire, le film ne m’ayant pas captivé je ne me souviens même plus de la fin.
Merci
Mais moi aussi, je ne parlais que d’interprétation, rien d’autre.
un livre très marquant pour moi (angoissant) , et la fin est très surprenante
je ne m’y attendais pas du tout
Coté petit polar qui se lit plus vite qu’une bouteille de whisky ne se descende, il fait son effet !
Un vrai, bon et bel écrivain, parti trop vite… Il laisse d’excellents bouquins, mais je suis certaine qu’il en avait bien d’autre dans sa musette.
Du coup, il me reste quelques polars à lire car l’auteur m’a bien botté. C’était mon second Jonquet, et seconde réussite. Vivement le prochain.
Un livre que j’ai adoré … à la fin car je ne m’attendais pas à ça!
Merci pour ta participation et ton inscription à la 5e session.
Bonne semaine.
Mais tout le plaisir sera pour moi de lire sous la contrainte. Ce doit être mon coté maso.
Bon ben du coup, j’ai envie de le lire maintenant…
Désolé, l’ami. Oublies donc.
Tu risques d’en faire des cauchemars.
ce sera l’occasion de boire pour oublier ….
Il est trop jeune. Il n’a pas encore reçu son permis de boire.
Bonsoir le Bison, autant j’ai trouvé le roman très bien autant le film d’Almodovar n’a pas la même noirceur (il faut dire que je connaissais l’intrigue). Le roman de Th. Jonquet est vraiment réussi.même si ce n’est pas mon préféré http://dasola.canalblog.com/archives/2008/03/17/ Bonne soirée.
Bonne soirée, je ne manquerai pas de regarder les autres Jonquet que tu proposes pour faire mes prochains choix…
Car il est évident que je ne peux rester sur cette mygale tant l’écriture de l’auteur a su captiver mon attention.
Bonne pioche effectivement ! Il est court mais il m’avait estomaquée (et je n’ai pas vu le film).
Mieux vaut rester sur l’impression du bouquin…