Turn Off The Light [Herman Düne]
Éteins la lumière, montre-moi ton côté sombre. Une voix pleure sa complainte, longue solitude du folkeux barbu errant de bars en trottoir, la corde cassée de sa guitare, la voix brulée par le whisky léché sur le comptoir. Un appel déchirant, long, plaintif, comme le cri d’un phoque en rut sur sa banquise. Je ferme les yeux, je vois ce type, allongé sur une peau de phoque et je l’imagine naviguant entre deux eaux, celle de la perdition et celle de la rédemption.
J’adore ce genre d’album. J’adore cet album. Folk, sombre et intimiste. Un esprit qui m’inspire et me ressemble. La nuit, dans le noir, je l’écoute avant de sombrer dans les rêves de Morphée. J’écoute le vent souffler, j’écoute la pluie tomber, j’écoute la voix d’un des frères Dune (à l’époque, ils étaient trois, je crois). Putain, que c’est bon, que c’est chiant, que c’est émouvant. J’en ai des frissons, juste avec ces cordes pincées et cette batterie encore plus minimaliste que peux l’être le silence d’un ours se prélassant seul sur sa banquise.
Au bout du deuxième titre, j’ai envie de me lever de mon pieu, d’ouvrir les volets, la fenêtre et de sentir l’eau ruisseler sur mon corps. Putain, elle est étrangement glaciale, cette pluie hivernale. L’envie de me servir un whisky, sans glace, parce que cette musique presque épurée mérite la pureté. Un album dont je ne saurais me passer, inimaginable d’ailleurs de ne pas s’arrêter dessus, d’être le témoin de cette étrange musique d’un groupe de frangins franco-norvégiens à la teinte bien américaine bien poussiéreuse.
Impossible de dormir, la faute à la nuit, la faute au whisky. Non, la faute aux étoiles, dormir à la belle étoile et laisser le casque cracher ses dissonances. Fragile instant de bonheur dont j’essaie de profiter de cette fugacité éphémère. La musique est ainsi, une petite jouissance, un bonheur fragile à écouter toutes lumières éteintes.
I do the crabwalk
Drug-Dealer in the Park
Souffle sur la bougie,
sers-toi un verre et viens me rejoindre…
La jouissance en musique.
“Turn Off The Light“ [2000], a very strange moosic
Je ne connaissais que de nom. Je ne savais même pas qu’ils étaient français. J’ai écouté le crabe, pas encore le dealer. J’y vais de ce pas. Du folkeux qu’on appelle indie intéressant, un peu minimeux pour moi. A+.
Très minimeux, mais m’émeut bien, ce folkeux presque bouseux.
Je n’ai pas trouvé de bougie, mais mon verre est là !
C’est déjà la moitié du programme !
Le folk un peu branque des Düne brothers est pile dans ma chapelle brave bison. S’ils passent en festival ou bien ailleurs, j’irai volontiers dans ta pâture pour les écouter encore et encore, un godet d’Amstel coincé entre les cornes.
ça ne m’étonne pas qu’un prince tel que toi boive de la Amstel !
Tabarnak! Jamais entendu parler de ces frères barbus franco-norvégiens, mais c’est d’une quiétude, ça sent le bonheur, la solitude, ça donne envie de pousser un long cri de complainte heureuse du genre de celui du phoque en Alaska, parce que sa blonde est partie pis que depuis c’temps là y s’ennuie en maudit!
Belle découverte! Sûr que j’irai en découvrir d’autres…
Hostie d’câlisse, tu nous ferais pas un crabwalk avant d’éteindre ta bougie?
Il ne faut pas sous-estimer la complainte d’un phoque en Alaska. C’est toute sa solitude qu’il exprime, et sa blonde qui met du temps à ramener des bières…
Tu m’épates ! Tu me sors des groupes de je ne sais où et que je ne connais absolument pas !
Ça craint, mais où est ce que j’étais ?! J’aime beaucoup ce son folk et pop-rock
Juste de Paris… Tu sais cette grande ville, au Nord ! Juste avant d’atteindre le Pole Nord…