Un Tango au Bord de Mer [Philippe Besson]
La pénombre.
Le bar d’un hôtel à peine éclairé.
Est-il ouvert, est-il fermé ?
Pas l’ombre d’un serveur à cette heure si tardive. L’envie de passer derrière le comptoir et de me servir un verre de single malt, plus l’heure du martini blanc.
Une vodka peut-être.
J’entends le bruit du ressac, de ce bord de mer où les vagues se fracassent sur le sable qui a vu quelques heures plutôt des corps dénudés de naïades blondes et brunes. Je ne suis pas très poète dans l’âme, mais imaginer cette écume blanche jaillir ainsi me donne l’impression d’une belle métaphore de la vie et de la jouissance. J’ai besoin d’un verre, moi…
Un jeune homme rentre, je m’improvise barman, lui coupe une rondelle de citron et lui sert un verre de vodka polonaise. Jeune et beau, tee-shirt blanc, cheveux décoiffés artistiquement, le regard de braise, jeune homme qui se veut un peu loubard et voyou. Suivi d’un homme plus vieux, beau encore, pas encore chauve, ni encore de bedaine, costume et écrivain célèbre, coutumier de ce genre de lieu, bar solitaire d’un palace nocturne.
« On a été heureux ensemble… ?
Toi et ta nostalgie… ?
Et puis, un jour, ç’a été terminé… ?
C’est comme ça.
On n’y peut rien. ?
Peut-être qu’on y pouvait quelque chose. Peut-être qu’on n’a pas assez essayé. Peut-être qu’on n’y a pas assez cru. ? Je croyais que tu détestais les couples. La durée. Ces choses-là. Bourgeoises. »
Quelle magnifique pièce de théâtre dans cette petite salle du Petit-Montparnasse. Jean-Pierre Bouvier, Frédéric Nyssen, deux acteurs qui ne me sont pas familiers, et pourtant, quelle présence. J’entends leur souffle, j’entends leurs battements de cœur, leurs trémolos dans la voix lorsque leur discours devient passionné. Et quelle belle histoire d’amour. Une rupture, deux ans plus tôt, violente même. Et cette rencontre « fortuite » dans ce bord de mer, l’occasion de remettre les choses à plat. Pour se souvenir ou pour comprendre, pour imaginer la suite aussi. La suite, une fois le rideau tiré les applaudissements assouvis, qui s’ouvrira sur deux chemins séparés ou sur un amour rebondissant de cette rupture. Une nuit pour oublier, une nuit pour s’aimer de nouveau. D’un amour fou et déraisonnable. Non, juste d’un amour passionné et fusionnel.
« Les histoires d’amour finissent mal en général à travers les coups, les actes blessants. Mais l’amour triomphe quand même car on ne peut vivre sans lui »,
le mot de la fin de Noctenbule dans 22h05 rue des Dames, 3 bouteilles de vodka après.
Confidences nocturnes sur l’amour et sur la passion du couple. J’ai adoré simplement d’autant que la plume de Philippe Besson, ses embruns et son univers, sait me bercer pendant que jaillissent des paquets d’écume blanche jetés au ciel par les vagues déchainées.
« Un Tango au Bord de Mer » et ce bruit d’océan qui me donne envie de faire l’amour.
Rahhhhhh !!
C’est exactement dans ces moments là que Paris me manque le plus !
Tu en parles si bien que la musique du ressac fait échos à mes oreilles.
Le souvenir d’un bel amour malgré les tumultes et l’espoir d’un amour à venir …
J’ai trop envie de voir cette pièce de Besson, j’aime les faces à faces, les masques qui tombent, les sentiments qui se dévoilent qui bousculent, qui dérangent, un peu comme dans « L’Arrière Saison » au Phillies de Besson
Je veux bien une vodka pour oublié mon trou perdu !
C’est trop injuste
Tsssscccchhhhh Tsssscccchhhhh ce bruit me donne envie de faire l’amour… Pas toi ?
Dès les premières secondes, j’ai pensé au Phillies… Ce bar et Hopper…
J’ai une bouteille de vodka au congélo. Un trou perdu ?… non je n’en rajoute pas plus, je pense seulement à voix haute.
Une salle petite où l’on se trouve à 1 mètre 50 de la scène donne une telle proximité et une telle incursion dans la pièce de théâtre que l’on a l’impression d’être chez soi, témoin du jeu des acteurs.
Il manquait juste le verre de vodka. Vu la proximité, ils auraient pu avoir la décence de m’en proposer un verre, une bouteille !
Je n’ai jamais fait de billet sur des livres de Philippe Besson, auteur que j’aime pourtant énormément.
Je serai curieux de voir cette pièce.
Je ne connaissais pas Frédéric Nyssen mais j’ai eu l’occasion de voir Jean-Pierre Bouvier dans des films et des séries.
Un très grand auteur, ce Besson. D’ailleurs, j’y suis allé pour la signature Besson, parce que ni Nyssen ni Bouvier ne m’étaient familier. Je vois que la grenouille charentaise regarde les séries de TF1
Une pièce de théâtre signée Philippe Besson, chanceux! Déjà avec un titre pareil je me serais déjà empressée d’aller acheter un billet. Il faut bien l’admettre, un tango au bord de mer ce doit quand même être plus « hot » que dans un igloo.
La maison Atlantique et celui-ci me font déjà de l’œil chez les libraires. Un bord de mer, le bruit du ressac, du sable chaud, une écume blanche pleine de métaphore… Tabarnak… il s’en passe des choses dans ton coin!
Au bord de mer ou sur une banquise, tout dépend de la danseuse « hot » qui accompagne le rythme de la musique ou du ressac des vagues s’échouant dans une écume blanche et mousseuse.
Pas autant que dans un igloo…